Des choix de filière et de vie m'ont détournée de ce qui aurait pu devenir une carrière dans les arts: d'abord l'attirance vers la technologie et les études d'ingénieur, ensuite le hasard ou le destin me conduisent en Mauritanie.
Au long de 40 ans d'activité professionnelle intense et continue, aux âges obscurs d'avant l'internet je n'ai pu suivre que de loin les modes et tendances artistiques du siècle, tandis que ma créativité s'investissait dans l'industrie, qui - il faut le constater - peut procurer des satisfactions assez similaires.
Aussi lorsque j'ai eu le loisir de me consacrer à des activités longtemps mises de coté et d'explorer cette mystérieuse capacité et envie humaine de faire des marques sur une surface, en semi-autodidacte je l'ai fait comme l'homme des cavernes, sans prétentions et simplement en représentant ce que je vois.
Ce que je vois au désert c’est la lumière : ruisselant en pluie dorée d’un ciel bleu cobalt, accablante et aveuglante à midi, mordorée au bref crépuscule, tamisée voire éteinte dans le vent et la poussière, filtrée et verte dans les oasis…
C’est cela que j’essaie surtout de capturer sur une toile ou un beau papier épais, pour en faire une fenêtre ouvrant sur le souvenir.
Nancy Abeiderrahmane, Nouakchott mars 2019
Exposition du 16 au 28 mars 2019